Il y a une distinction à faire entre la musique liturgique et la musique religieuse. La musique religieuse est une musique sur laquelle on pose des paroles religieuses ; les compositeurs ont le libre choix de leur style. En revanche, la musique liturgique, dont le but est d’annoncer et de célébrer la parole de Dieu, est soumise à des codes stricts, des exigences à respecter tant de la part des compositeurs que de celle des interprètes. La Musique liturgique orthodoxe est écrite exclusivement pour la voix humaine (soliste ou chœur) sans accompagnement instrumental.

Principes de la musique Liturgique 

1.       Annoncer la parole Divine, sans la déformer, sans rien y ajouter :

Ø  Il faut être neutre par rapport à cette parole et retenir son ego et son interprétation personnelle.

Ø  Eviter de rendre plat et ennuyeux, ce texte vivant.

2.      La musique liturgique est humble,  elle est au service du texte. Jamais le texte ne doit être secondaire, étouffé par la musique. La musique liturgique est un moyen de transmission et de mémorisation, les mélodies doivent donc être simples (entre 5 et 7 notes au maximum). L’Occident a longtemps transmis cette musique sous sa forme monodique, mais l’évolution récente – en particulier dans l’Eglise Russe – a développé une musique polyphonique simple à 3 ou 4 voix. Cette évolution est un apport bénéfique dans la célébration liturgique ; cela augmente la complexité, toutefois quand on est en difficulté, on peut toujours revenir à la mélodie principale.

3.      C’est une musique essentiellement communautaire. On chante ensemble. On se construit intérieurement tout en écoutant les autres. Faire partie d’un chœur liturgique est un exercice d’humilité qui demande un effort intérieur.

Place du Chœur dans la Liturgie

Le chœur liturgique trouve son origine, vers les années 250, dans la présence assidue d’hommes et de femmes (appelés « conversi ») à toutes les célébrations de la communauté chrétienne ; ils sont à l’origine de la célébration des « petites heures ». A partir du 4^e siècle, le chœur liturgique proprement dit se développe dans les grandes basiliques ; à l’imitation du chœur de la tragédie grecque, le chœur liturgique se compose de deux groupes de chanteurs, placés de part et d’autre de la nef.  Cette répartition existe encore dans l’Eglise Copte Orthodoxe, elle est aussi à l’origine des usages monastiques

Le chœur est une partie de l’Assemblée, délégué pour des raisons techniques à certaines interventions pendant les célébrations.

Le chœur liturgique a deux fonctions principales :

             - annoncer le Parole

            - permettre l’écoute et l’assimilation

Fonction du soliste 

Le soliste (ou préchantre) qui chante généralement avant tout le monde a une fonction pédagogique : il  énonce le texte ( à la manière du lecteur), il donne en même temps la forme de la mélodie, il encourage l’assemblée à chanter.

Conseils pratiques pour les solistes (et pour les lecteurs) :  toujours bien préparer son chant (les répétitions sont indispensables). Bien articuler les consonnes, bien distinguer les voyelles…), ne pas marteler les syllabes.

La fonction de chantre et celle de lecteur sont de même nature ; dans l’antiquité chrétienne, le lecteur était presque toujours choisi parmi les chantres.

Le rythme symbolisé par les mouvements de la main 

Ø  Légèreté : Mouvement de la main plusieurs fois vers le haut,

Ø  Rythme et joie : Mouvement de la main sautillant,

Ø  Douceur : Mouvement de la main horizontal

Ø  Arrêt : Index-pouce collés,

Ø  Pour ne pas baisser : Index en l’air. Le bourdon (note obstinée) peut aussi accompagner le soliste,

Ø  Pour diriger l’Assemblée il faut faire des gestes larges.

 Les yeux des chanteurs doivent toujours être tournés vers le chef de Chœur.

L’Assemblée et le Chœur ne font qu’un et donnent la réponse au Célébrant.